LE ROI BOHEME
—————————————————————–
Texte de Stanislas Cotton
Mise en scène : Béla Czuppon
Avec : Eric Colonge
Costumes et accessoires : Pascaline Duron
Production : Compagnie les Perles de Verre
Spectacle à 19h
—————————————————————–
Aurelio, jeune homme libre, cigale des temps modernes, travaille au “Talon aiguille”, chez Monsieur Lampadaire, chausseur, lorsqu’une charmante jeune fille pousse la porte du magasin. Il lui fait essayer des chaussures. Aussitôt, son cœur s’enflamme et lorsque la jeune fille disparaît à l’angle de la rue, le garçon s’élance à sa poursuite abandonnant son patron éberlué…
Ce conte est à la fois une variation de la fable de la cigale et la fourmi, un conte de Perrault inversé, un hommage rimbaldien à la liberté des poètes et une citation de Gérard de Nerval. Aurelio est-il un résistant qui va jusqu’au bout de son rêve d’indépendance et de liberté ou n’est-il qu’une cigale qui dilapide sa vie ?
En Aurelio retrouve-t-on la figure du poète et de l’artiste qui brûle sa vie plutôt que de la rationner, ou de la rationnaliser? Le poète est-il ridicule et ne devrait-il pas plutôt se contenter du réel aux couleurs bien plus grises ? Doit-il lâcher son rêve pour survivre ou doit-il prendre le risque de voir celui-ci assassiné par la réalité ?
Il y a comme un parfum des films de Jacques Demy dans la mise en situation des protagonistes : un vendeur de chaussures nommé Aurelio et une charmante jeune fille, Camélia, qui vend des sous-vêtements. Ils pourraient chanter leurs répliques !
Les protagonistes ont des noms de pacotille : monsieur Lampadaire, chausseur, ou Madame Barbi de Barbichan, cliente dudit chausseur.
Les textes de Stanislas Cotton sont des textes de langue, c’est elle qui crée l’écart poétique, qui met à distance ce dont il est question dans la narration. Son style permet de muer en conte contemporain, parfois léger et même drôle, ce qui pourrait apparaître comme un drame ou, pire, un fait divers. Ce qui est raconté est à la fois vrai et montré sans cesse comme faux par l’artificialité du langage.
Stanislas Cotton, « trousseur, retrousseur, détrousseur de mots… l’écriture est pour moi un acte de jouissive indiscipline. ». Il est belge. Il vit à Rome. Il est reconnu internationalement.
À Montpellier, en 2008, la compagnie les Perles de Verre a monté Bureau National de Allogènes.