FORGET MARILYN
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Texte : M. Monroe, Franck Meyrous
Conception et Interprétation : Vanessa Liautey
Création musicale : Jean-Christophe Sirven
Mise en espace : Marc Baylet-Delperier
Costume : Marie Delphin
Cie la Faction
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Ce travail a commencé il y a plusieurs années ou bien il y a plusieurs créations…
Avec Julien Bouffier nous avons commencé un travail sur la figure de la star, de Marilyn, avec un dyptique L’Echange de P.Claudel / Remember the misfits et puis est né un tour de chant…
Les personnages que j’ai rencontrés, Marthe, Kate, Dallas, l’actrice dans Hiroshima mon amour, sont des petites soeurs de Marilyn. Tout cela (Elles, moi l’actrice, ma voix, mon travail) a grandi, mûri et ce spectacle-concert est devenu une évidence.
Jeune fille, comme toutes les « petites soeurs Marilyn », je rêvais de devenir une star, une étoile, une danseuse étoile : le centre du monde. Recalée. Trop grosse. Trop petite.
Pourquoi Marilyn Monroe ? Symbole du fantasme, de la star suprême, du Monstre sacré.
Le livre « Fragments », nous donne à lire des écrits intimes de M.M, poèmes, mots griffonnés sur un bout de papier d’hôtel 5 étoiles. Il nous en dit plus encore sur son intimité, ses fêlures, la vraie Marilyn, celle du quotidien. Je découvre son intimité et elle me bouleverse. Cette femme me touche. Cette ambiguïté entre ses chansons, ce personnage de M.Monroe flamboyant, femme-enfant / femme-objet et elle, écorchée vive. C’est un personnage qui reste encore un mystère, qui fascine et effraie parce que la beauté, le succès et l’amour ne protègent pas de tant de douleur.
… et puis je pense aux filles du New burlesque, un savoureux mélange d’érotisme, de théâtre, d’humour et de femmes de caractère. J’aime les femmes, j’aime les regarder, j’aime regarder mes amies, dans leur quotidien, dans les mondanités… Comment existe-t-on… Habiter un corps, offrir une image, libérer une puissance d’expression.
Marilyn, moi, Elle qui fait ce concert et bien d’autres petites sœurs, ont rêvé à être une autre, au risque d’oublier de s’aimer soi-même, de ne pas être l’héroïne de sa propre vie.
Il ne s’agit pas là, de faire un concert de Marilyn Monroe mais d’incarner sans se déposséder à la lumière des chansons, des poèmes, des écrits intimes, des lettres de M.M.
Les re-composer, les ré-interpréter pour me les ré-approprier.
Mais comment se construire sur du vide, sur ce manque destructeur qu’exprime M.M ?
L’identité, Qui suis-je ? Qui je veux être ? Qui je rêve d’être ou j’ai rêvé d’être ? Et comment je m’y retrouve dans tout cela.. Ça chante, ça parle, ça pense.
Un concert frais, brillant, charnel et pourtant quelque chose dans l’air… Un concert. Pas tout à fait un concert. Pas vraiment un cabaret…
Les spectateurs sont conviés à une soirée, un show, plein les yeux, plein les oreilles, ça jazz, ça swingue, ça rock, elle est belle, elle flambe… mais rien à faire, une fêlure…