De nombreux écrivains à travers les siècles sont partis en guerre contre le conformisme. 

Qu’est-ce qu’une pensée conforme sinon une pensée que l’on ne forme pas, une idée reçue, formée par d’autres, s’imposant comme une évidence indiscutable qui exige l’acquiescement et la soumission ? 

Le conformisme (social, artistique) a longtemps été l’apanage d’une bourgeoisie conservatrice (voir Flaubert). Aujourd’hui, n’est-il pas aussi celui d’une bourgeoisie dite progressiste qui reproduit ad nauseam les discours convenus d’une société imbue d’elle-même et pleine de bons sentiments ? La mode, la publicité, la communication, le flux médiatique et l’agitation politique ne nous tiennent-ils pas le plus souvent lieu de pensée ? 

Bref, pensons-nous par nous-mêmes ? Ne sommes-nous pas tous sous l’emprise diffuse d’une pensée déjà formée, d’un prêt-à-penser ? 

Avec quelques râleurs des temps modernes, nous allons joyeusement parcourir, sous forme de conversation, quelques textes qui bataillent contre l’omniprésence de la pensée conforme. Nous pourrons y convoquer (par exemple) les voix de Marcel Aymé, Philippe Muray, Belinda Cannone, Pierre Jourde, Jean Clair et de bien d’autres…

Ces voix, discordantes dans un monde moralisant et prescripteur, feront réagir sans nul doute. Aussi, après les avoir écoutées, nous en discuterons ensemble, le plus sereinement possible lors d’un «échange  démocratique et citoyen» (pourrions-nous dire si cette expression n’était elle-même un insupportable lieu commun) autour d’un verre de vin.