LES CRUAUTÉS
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Texte : Karol Tillier
Jeu : Béla Czuppon
Regard : Hélène de Bissy
Images : Fred Ladoué
Son : Tony Bruneau
Cie Les Perles de Verre
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Devant vous, un homme perd la mémoire. Vous ne le saurez pas tout de suite parce qu’il triche : il fait semblant de se souvenir, il essaie en réalité de (re)trouver son texte. Dans son univers (est-ce sa chambre, son cerveau ?) il circule d’un objet à l’autre comme un qui cherche sa route dans les décombres. Désorienté.
Dans sa tête aussi il cherche les anciens chemins, les anciennes routes qui reliaient les parts de lui-même à présent disjointes. Mais maintenant, ce sont les courts-circuits, les culs de sac, les coqs à l’âne, les voies sans issue qui émaillent son chemin. C’est drôle…poignant…
La langue de la jeune auteure montpelliéraine, Karol Tillier, rend sensible cette errance : la fluidité du temps est palpable. Le temps de notre vie est un temps confus dont les méandres, loin de créer une ligne claire, rapprochent voire mettent en relation des éléments épars. Les sciences ont fait la preuve que pour appréhender l’univers il faut tenir compte de ces rapports hasardeux.
Le spectacle ne cherche pas à susciter la compassion (même si elle est évidente) mais à passer de la maladie de l’oubli à l’aventure de la mémoire par la littérature. Le style recolle les morceaux : un poème est né.